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La fonge

La fonge, un patrimoine naturel méconnu.

C’est à l’occasion de nos patrouilles quotidiennes dans les collines, de la plaine, de la Harth et des bosquets et forêts alentours, que j’ai pu constater l’extrême diversité des espèces de champignons. Ces derniers sont assez bien représentés dans chaque type d’habitat, de la prairie aux forêts. C’est en effet un patrimoine naturel inestimable, fort peu connu et pourtant fondamental pour le fonctionnement de nos écosystèmes.

Le grand public connaît en général une bonne dizaine d’espèces comestibles, qui agrémente joyeusement la cuisine familiale. C’est un plaisir peu onéreux qui n’est pas sans danger, en effet, les meilleurs comestibles côtoient souvent les pires toxiques capables de nous faire passer de vie à trépas.

Néanmoins, mes propos ne porteront pas cette fois, sur l’art culinaire ou les qualités gustatives des champignons, mais sur l’exploitation que l’on peut faire de leur présence ou de leur absence, dans les différents types d’habitat qui nous entourent.

L’inventaire actualisé des champignons d’Alsace, révèle à ce jour 5789 espèces connues et répertoriées pour les deux départements. C’est en fait plutôt une bonne nouvelle qui prouve l’extrême diversité fongique présente dans notre région. Mais cet encouragement ne doit pas faire oublier la liste rouge des champignons menacés que j’ai publiée en 2003 et qui sera révisée et actualisée en 2013, concernant les espèces en danger, en voie de raréfaction, voire disparues. 635 espèces de champignons sont alors considérées en danger, soit un peu plus de 15 % du patrimoine fongique de notre région. Il nous faut donc être vigilant.

Sachez donc observer, connaître et reconnaître les champignons, mais aussi et surtout, sachons les protèger. Environ 60 % des espèces européennes sont dites mycorhizogènes, c’est-à-dire qu’elles vivent en symbiose avec une plante supérieure, souvent des arbres et arbustes. Leur rôle étant d’apporter des éléments nutritifs, de l’eau, des oligoéléments, des minéraux rares et des antibiotiques aux arbres, sur lesquels ils prélèveront aussi un peu de glucose à travers la sève. Plus de 65 % sont des champignons saprotrophes. Ce sont des décomposeurs des troncs, souches, branches, brindilles et feuilles mortes qui jonchent nos forêts. Sans eux, pas de décomposition des feuilles qui tombent à l’automne. Ils vont alors transformer cette matière organique en un humus fertile pour les générations futures. Le reste, un peu moins de 5 % sont des champignons parasites, qui ont un rôle de régulation des populations dans les différents écosystèmes naturels. On comprend alors leur rôle indispensable dans la nature, sans compter sur les bienfaits que l’on sait tirer de leurs diverses substances, dans l’industrie alimentaire, pharmaceutique ou autre.

J’invite chaque habitant à venir me consulter pour des diagnostics fongiques, des identifications de champignons, des conseils sur la fonge, soit directement au bureau de la Brigade verte 4 rue des Tilleuls, ou par l’intermédiaire de mon site : http://www.smhv.net